L’histoire de l’art est émaillée de styles les plus divers, du plus représentatif de la réalité de la nature et des hommes, à la plus abstraite et la plus poétique. Chaque époque a ainsi vu naître des manières de représenter l’humanité, comme le règne animal sous des traits particuliers, via des techniques de peinture et de dessin novatrices. De même en littérature, chaque époque a donné lieu à des remises en question des standards, mais aussi à des remises au goût du jour de procédés oubliés ou volontairement mis de côté car jugés trop passéistes. Vous en saurez davantage en vous rendant sur ce site, si vous le souhaitez.
Dans ces deux domaines qui ont jusqu’à ce jour donné lieu à la fois à l’émerveillement d’un côté et aux polémiques les plus vives de l’autre, la caricature est certainement celui qui a le plus choqué. Au temps des rois comme au vingtième siècle et jusqu’à maintenant, la caricature a permis de tourner en ridicule les puissants de ce monde, de même qu’elle a donné la possibilité à certains artistes de moquer leurs congénères, vivants ou morts.
Découvrez l’art de la caricature littéraire et ses représentations célèbres
En matière de littérature, la France compte une culture particulièrement riche. Elle s’est construite au fil du temps, des modes et des styles. Parfois emprunt de religiosité ou bien d’idées politiques, d’une volonté de raconter l’Histoire avec un point de vue inédit ou bien de conter des histoires d’amour extraordinaire, le livre a aussi joué un rôle social très important : celui de caricaturer les représentants politiques, les rois et leur cour ou encore le commun de mortels, avec ses habitudes de vie parfois risibles.
Tout a été prétexte à imaginer des caricatures littéraires et ce, depuis que l’on édite des romans et des essais. La caricature offre à tout un chacun la possibilité de ne plus prendre au sérieux ceux qui, se comportant comme s’ils étaient assis au sommet de l’Olympe, se comportent en effet souvent aussi mal que n’importe qui.
Molière et les représentations caricaturale des puissants et des autres
De Molière à Balzac et d’Aristophane à Racine, on rit des traits de caractère comme des difformités physiques de ceux qui prennent les décisions pour les autres, on se moque ouvertement de la cupidité, de l’avarice, du manque de générosité, de la bêtise et du manque de tact. Au temps de Louis XIV, la cour subit ainsi les assauts de moquerie des conteurs et des auteurs de théâtre, qui mettent en scène les puissants européens pour mieux les présenter sous les traits du quidam de la rue, celui qui n’est jamais sans faire de fautes, sans prendre de mauvaises routes et sans toujours chercher son propre profit, au dépends des autres.
La figure du Bourgeois gentilhomme, de Scapin et ses fourberies ou encore du Médecin malgré lui sont parmi les caricatures les plus connues de la littérature française, même si, en son temps déjà, Rabelais aimait grossir les traits pour mieux se jouer de la censure en présentant les ducs et les comtes, les maires et les rois, sous des traits ridicules.